Levée de bonne heure, arpente les rues de Chinatown, achète ce qu'il manque à l'appartement pour y vivre confortablement : à manger. Petit deux pièces un peu en bordel - pourtant Yue fait de son mieux pour le garder propre et bien rangé - mais le métier empiète souvent sur l'espace privé et les feuilles, notes et photos finissent par s'accumuler. Sort de ses pensées en lisant l'heure. Oh. La. La. Sacoche attrapée à la volée - puis minutieusement ajustée. Clés, porte fermée, dévale les escaliers. Elle va être en retard pour son rencard euh rendez-vous professionnel très professionnel. Avec Nahuel ça peut difficilement être autrement - il l'énerve un peu, souvent, parce qu'il est très... lui ? Ou trop sexy, et journaliste aussi, donc rivalité oblige - mais il est sympa quand même. Aaaah, concentration, elle le cherche du regard - le découvre assis sur le rebord de la fontaine. Réajuste les jupons, éclairci la voix - soucieuse de l'apparence. Epoussette même le manteaux avant de s'approcher doucement et de lui faire un signe de la main.

"Bonjour, je ne t'ai pas trop fait attendre ?" Etrangement, le tutoiement est aisé avec lui - comme si le métier partagé aidait à faire tomber les barrières. "Tu souhaite aller dans un café pour travailler ? Nous serons plus au chaud. En plus j'en connais un qui fait du très bon thé... et des pâtisseries succulentes !" Ton enjoué, peut-être trop - a-t-elle oublié qu'ils sont là pour parler travail ? Peut-être, surtout si la perspective nouvelle est de se rassasié de sucreries de la maison. Se reconcentre un instant. "Oh mais, désolée je m'égare, tu voulais de l'aide pour un article qui parlent de femme, c'est bien ça ?" Sourire solaire, bien trop innocemment fière de prêter main forte au maintenant collègue - rivalité mise de côté. 

La main levée fait sourire - minuscule attention qui lui permet de gagner quelques secondes - pas qu'il passe inaperçu dans un quartier où sont ethnie et sa stature sont peu communes. Journaliste jette un coup d'œil rapide mais expert sur la tenue du collègue - photographe en herbe qui s'aime à admirer les détails. Elle trouve la tenue un peu légère - la sienne est plus chaude grâce aux collants d'hiver dissimulés. Main dans les cheveux fascine un instant - déçue en prime de ne pas avoir pu capturer l'image. Propose alors un lieu plus chaleureux et sourire rayonne à l'acquiescement du jeune homme. Un bras lui est offert - le rouge monte aux joues mais elle dira que c'est le mordant hivernale qui lui donne des couleurs tandis qu'elle vient l'attraper délicatement de sa petite main. "C'est par ici." Montrant le chemin du bout du doigt de sa main libre, enjoué, comme toujours.

Attentive, les oreilles toutes tournées vers Nahuel tandis que les yeux font l'aller-retour entre son visage et le chemin à emprunter. La chinoise ne peut s'empêcher de penser que la série est tant à la fois un coup de génie qu'un pari risqué. Le monde change - mais lentement. Pour autant elle acquiesce, sans se départir du sourire jovial et un peu bête qu'elle arbore les trois quarts du temps. Temps de réflexion lorsqu'il blague, rire qui éclate, ni trop fort, ni trop faible. "Et j'ose espérer que je le fais bien." Son travail. Rétorque sur le même ton amusé

Minois devient plus sérieux lorsqu'il demande les contacts. Réfléchis un peu tout en notant qu'il ne fréquente pas tant la gente féminine - cela la surprend, elle ne le cachera pas, mais l'heure est au travail. "J'imagine que tu as déjà pris contact avec mademoiselle Gatarić ?" Âmes se portent sur le visage du latinx avant de se poser sur la porte du petit café qu'elle a proposé. "C'est ici. Entre, la patronne me connait, elle nous donnera une table dans un coin tranquille." Habitude de ramener les informateurs par ici - aujourd'hui c'est elle qui est interviewée mais la situation reste la même. "Je connais quelques femmes médicomages et une policière - du côté no-maj donc, mais son chef préfère lui faire faire le café plutôt que de l'envoyer sur le terrain." Yue s'installe et sort un petit blocknote sur lequel elle inscrit les noms avant de faire glisser le papier arraché jusqu'au sorcier, rendant service comme elle peut.